
À son excellence Mgr Jean-Crispin Kimbeni Ki Kanda, Évêque du Diocèse de Kisantu
Monseigneur l’Évêque,
Le 6 août 2022 marquait votre prise de possession canonique du Diocèse de Kisantu. Je voudrais donc avant toute chose vous féliciter et vous souhaiter la bienvenue dans votre diocèse, dans notre diocèse, au nom de ce peuple de Dieu dont je me fais ponctuellement aujourd’hui, dans une certaine mesure, et en toute humilité le porte-parole.
Tata Monseigneur, Ngizulu ya mbote ku Diocèse dieto.
Qui suis-je pour me permettre de m’adresser à vous par le biais de cette lettre ouverte ?
Nkumbu amo Magloire Mpembi Nkosi, Mfumu Kiangala na Nsundi kimata nkama minzenzi mi bantu, muntu kakutula nkoto nkweno ko, Mwana Nkasi zi Kongo, Ntekolo Mfutila na wembo ye ntekolo Ngombi zi Kongo
Je suis médecin-psychiatre, Professeur des universités et ancien étudiant de la Faculté de médecine de l’Université Kongo à Kisantu. C’est avec plaisir que j’aurais aimé vous rencontrer en personne, mais des circonstances familiales m’empêchent pour le moment de venir à Kisantu.
Je voudrais à cette occasion remercier Le Cardinal Fridolin Ambongo, qui a administré le diocèse ces derniers mois en raison de la renonciation de Mgr Fidèle Nsielele à qui je souhaite prompt rétablissement.
Je voudrais également rendre hommage à Mgr Pierre Kimbondo, à Mgr Antoine Mayala d’heureuse mémoire, qui ont eu à conduire notre diocèse après l’accession du pays à l’indépendance.
Monseigneur l’Évêque,
À mes yeux, votre présence à la tête du Diocèse est le symbole à la fois d’une continuité évangélique, mais aussi d’une transmission intergénérationnelle.
Vous avez certainement eu à prendre connaissance de l’état de lieux de notre diocèse ; vous avez probablement réfléchi à un programme et mis en place des équipes de travail. Je voudrais vous assurer en mon nom, et en celui de ceux parmi le peuple de Dieu de Kisantu qui se reconnaitront dans ces propos, notre soutien inconditionnel dans votre tâche.
Toutefois, je me permets de crier haut et fort quelques-unes de nos attentes au vu de la délicate situation que traverse le diocèse actuellement.
Les enjeux sont énormes. Kisantu, jadis, centre de rayonnement intellectuel, semble avoir pris une mauvaise pente. Il est temps que les clercs de notre génération, ceux qui ont autant appris auprès de nos aînés dans la foi et dans la science, prennent à bras le corps le défi du développement de notre diocèse.
Celui-ci incombe à chacun d’entre nous et ne devrait pas être tributaire des humeurs des acteurs politiques dont souvent les intérêts ne correspondent pas toujours avec ceux du peuple.
Monseigneur l’Évêque,
Pourriez-vous être, au nom du peuple de Dieu de Kisantu, celui qui interpellera les politiques, les politiciens et les acteurs de tout bord ? Soyez assurés qu’à titre personnel, je prendrai ma part dans ce combat.
Monseigneur l’Évêque
Depuis un certain nombre d’années, on constate avec regret que notre culture, notre langue perdent du terrain. Que des rencontres au sein de nos paroisses à Kisantu, Kipaku ou Ngeba se tiennent dans une langue autre que le Kikongo nous désole au plus haut point.
Pourriez-vous être celui qui rappellera aux uns et aux autres l’importance de nos racines ?
Monseigneur l’Évêque,
Les routes qui mènent à la Cathédrale Notre-Dame de Sept Douleurs, cette si belle bâtisse dont je suis fier de montrer les photos partout dans le monde à l’occasion, sont dans un état lamentable. Il est anormal qu’avec toutes les intelligences dont regorge le diocèse, nous n’ayons pas été capables de les maintenir en état.
Pourriez-vous être celui qui canalisera les énergies afin de résoudre ce problème ?
Dans la même veine, la Route nationale 16, cette véritable colonne vertébrale de notre diocèse est difficilement praticable. À plusieurs reprises, de hauts responsables politiques ont inauguré des travaux de réhabilitation qui ne se sont jamais achevés rendant la vie de nos populations et l’évacuation des produits agricoles difficiles.
Encore une fois, Monseigneur l’Évêque, pourriez-vous faire de ce chantier une priorité de votre action ?
J’ai conscience de la primauté du caractère pastoral de votre mission. Je sais aussi que l’Église reste une actrice majeure, structurante et soutenante pour les populations dans le contexte d’un état failli. Il est impossible de nourrir les âmes sans un minimum des conditions matérielles.
À la lumière des enseignements de saint Jean-Paul II dans sa lettre Sollicitudo rei socialis, il s’agit de lutter contre le péché, mais aussi contre les structures du péché. Je voudrais vous assurer Monseigneur l’Évêque de ma disponibilité à être à vos côtés pour écrire une nouvelle page de l’Histoire de notre Diocèse.
Puisse le Très Haut vous guider et éclairer vos actions.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Évêque, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
Pr Dr Magloire Mpembi
Université Kongo
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