
La ville de Mbanza-Ngungu grouille d’enfants de moins de 15 ans qui travaillent pour des adultes. On les voit transporter des briques ou des bassins de chikwangue sur la tête pour de modiques sommes.
Ignorants leurs droits, ces jeunes enfants considèrent ces lourds travaux comme un gagne-pain ou une aide à la famille pour trouver à manger.
Pauvreté ou exploitation!
Certains enfants sont envoyés par leurs propres parents pour vendre des produits considérés comme principale source de revenus en famille.
C’est le cas d’Aline, jeune fille de 13 ans, vendeuse de légume et chikwangue au marché de Loma: « C’est la famille qui m’envoie. Très souvent c’est lorsque nous sommes en vacances comme maintenant, sinon je vais l’école. »

A en croire certains parents, la pauvreté serait à la base de ce comportement. Cette dernière, les pousse à mobiliser toutes les ressources humaines disponibles dans la famille, pour subvenir aux besoins des enfants.
Avis largement partagé par cet activiste des droits humains et notable de Mbanza-Ngungu qui, pourtant, condamne l’exploitation des enfants: « C’est la pauvreté, la misère qui crée cela. Ça fait très mal de voir les enfants faire ces lourds travaux, mais c’est la caractéristique des pays pauvres. Ce n’est pas une spécificité de Mbanza-Ngungu. » affirme Victor Nzuzi Mbembe.
Il ajoute en indiquant que « ceux qui exploitent ces enfants ne connaissent pas la loi. S’ils la connaissaient, ils ne le feraient pas. »
Qu’en pensent ces employeurs d’enfants?
Selon maman Mariette, jardinière des céleris, « ces jeunes enfants cherchent de quoi manger la journée. Voulant travailler, nous leur payons sans pour autant les exploiter en mal »
Elle poursuit en indiquant que ces enfants sont d’une grande aide. Maman Mariette conclut en condamnant le comportement visant à exploiter les enfants en profitant de leur innocence: « Ce n’est pas bien d’exploiter les enfants. Certaines personnes les utilisent pendant toute une journée pour leur donner 450fc »..
Aucun problème pour ces enfants De leur côté, les enfants vendeurs rencontrés, disent ne pas être obligés, ils le font de leur propre gré. « Personne ne m’a obligé. Si je ne veux pas vendre personne ne me criera dessus et quand je suis fatigué je rentre à la maison » indique Aline. De son côté, Dieu, âgé de 11 ans et jardinier pour plusieurs employeurs dit que ce travail lui permet de se trouver à manger: »Je travaille pour avoir de l’argent et manger. On me paye. Lorsque je fais un grand travail, j’ai au moins 500fc ». Il continue en indiquant que ses parents le laissent travailler sans problèmes.Que dit la loi sur le travail d’enfants?
Pour maître Bolula, l’article 53 de la loi interdisant le travail d’enfants en République démocratique du Congo stipule que » les pires formes de travail imposé aux enfants sont strictement interdites ». Cette loi continue en indiquant que « tout travail qui, par sa nature, nuit à la santé, la croissance ou la moralité de l’enfant est strictement interdit. »(son de maître Bolula) Ainsi, maître Bolula affirme que « dans nos rues pourtant, nous voyons des enfants transportants des lourdes charges, nuisant à leur santé et croissance; nous voyons des enfants vendre ou tourner autour des débits de boissons, ce qui nuit à leur moralité. » Pour cet avocat, tout ceci « pose un véritable problème ».

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