
Les crimes de masse et génocide ne surviennent pas de manière spontanée. Ils sont toujours précédés des signes avant-coureurs. Selon le Simon-Skjodt Center for the Prevention of Genocide, la RD Congo est le pays le plus à risque de connaître la survenue des crimes de masse en 2019. La région du Kasaï pourrait être l’épicentre de ces crimes.
Le Simon-Skjodt Center for the Prevention of Genocide du United States Holocaust memorial Museum a publié en Octobre 2018 son rapport intitulé Countries at Risk for Mass Killing 2018-19 et sous-titré Statistical Risk Assessment Results.
Comme son sous-titre l’indique, ce rapport fait le point sur l’évaluation statistique de survenue des crimes de masse pays par pays.
Un crime de masse selon les auteurs du rapport désigne toute situation de crise au cours de laquelle un millier ou plus de civils sont tués par des forces armées qu’elles soient gouvernementales ou non.
La RD Congo en tête
Il en ressort que la RD Congo, avec une probabilité de 30.9%, vient en tête des pays à risque de connaître des tueries de masse en 2019. Elle est suivie de l’Afghanistan (24.1%) et de l’Égypte (24.0%).
Dans le top 10 on retrouve également le Sud-Soudan, le Pakisatan, le Yémen, l’Angola, la Turquie, le Soudan et la Somalie.

Les principaux critères sur lesquels se sont basés les chercheurs pour établir cette liste sont principalement : l’instabilité à large échelle, les conflits armés, les idéologies transformatrices ou d’exclusion et les discriminations à l’endroit de certains groupes de populations.
Les problèmes de gouvernance sont épinglés
À ces critères s’ajoutent des facteurs comme des haines profondes, des problèmes de gouvernances, l’autoritarisme et les causes économiques.
Les facteurs suivants ont contribué à placer la RD Congo en tête de liste : la crise politique liée à la prolongation du mandat du président, les nombreux conflits dans les pays limitrophes, et la présence des groupes armés dans les frontières nationales.
L’absence des libertés de mouvement dans le pays, le caractère anocratique du régime (c.-à-d. mélange de démocratie et d’autocratie), la taille de la population, les exécutions extrajudiciaires approuvées par le Gouvernement, des antécédents de crimes de masse, le taux élevé de mortalité, la multiplicité des ethnies et le fait qu’un coup d’État ait été tenté ces dernières années ont aussi été pris en compte dans l’évaluation du risque en RD Congo.
Pour les auteurs, il est probable que d’autres crimes de masses vont s’ajouter à ceux qui sont en cours en RD Congo.
Un rapport pris au sérieux par le CFR
Ce rapport est pris très au sérieux au point d’être recommandé par le Council for Foreign Relations (CFR) qui considère que les génocides et autres crimes de masse sont un danger pour la sécurité des États-Unis.
Le CFR est un groupe de réflexion non partisan américain, ayant pour but d’analyser la politique étrangère des États-Unis et la situation politique mondiale. Il est généralement considéré comme l’un des plus influents sur la politique étrangère des États-Unis et rassemble aussi bien les démocrates que les républicains.
Sa revue bimensuelle, Foreign Affaires et son site internet sont très consultés.
Le Centre Simon-Skjodt pour la prévention du génocide dirige les activités du United States Holocaust Memorial Museum (USHMM) sur le génocide et les crimes contre l’Hunamaité
Son mandat est « d’alerter la conscience nationale, d’influencer les décideurs et de stimuler l’action mondiale pour prévenir les actes de génocides et les crimes contre l’humanité ».
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