
La Renonciation : Une décision des hommes braves et consciencieux. En décidant de ne plus assumer sa charge d’Évêque, Mgr Nsilele montre à quel point il place les intérêts de la communauté au dessus de tout.
Depuis le 21 novembre 2020, date de l’annonce de la nomination de Son Eminence Fridolin Cardinal Ambongo comme Administrateur apostolique du diocèse de Kisantu, des langues se délient de partout pour interpréter la renonciation/ démission de Mgr fidèle NSIELELE, Evêque de Kisantu, de sa charge pastorale. Des suspicions et des interprétations, dans le sens qui convient selon la partie qu’on prend, et souvent pas plutôt toujours erronées, alimentent les commentaires des forums sur la toile (réseaux sociaux) et dans la cité.
A travers ces lignes, nous voulons expliquer, tant soit peu, ce qui paraît être comme extraordinaire aux yeux de non-avertis en la matière ; alors que c’est un fait tout aussi ordinaire aux yeux de l’Église, comme célébrer une pour un prêtre.

D’entrée de jeu, il convient de retenir que démissionner n’est pas réservé à tout le monde. Dans notre monde où les hommes adorent le pouvoir, s’y accrochent et tiennent à le préserver comme la pesanteur attire tout vers elle, démissionner est un acte de bravoure, de courage, d’abnégation et de charité fraternelle. Au lieu de se faire un sang d’encre chaque jour pour un service qu’on aurait parfaitement bien rendu soi-même, mais mal rendu par un tiers, par ce qu’on est personnellement en état d’incapacité physique ou morale, provoque la triste, la compassion, la consternation. Ce qui n’est naturellement pas pour la santé. Dans ce cas, sauf si on est insensible à l’échec et que sa conscience est inconsciente, la renonciation est la seule occasion qui vous évite la montée d’adrénaline. Or, Monseigneur Fidèle Nsielele, désormais Évêque émérite de Kisantu ; a fait presque deux ans hors de son diocèse, non pas par plaisir, mais pour des raisons nobles de santé. Et, plus le temps passe, cela devrait finalement le faire réfléchir
L’Eglise est organisée
Grâce à son Code du Droit canonique, l’Eglise Catholique a un œil perspicace sur plusieurs faits et situations. Le code prévoit des solutions, si pas définitives, mais intermédiaires, tout autant salvifiques, pour sa bonne marche, pour la bonne conduite et la survie du peuple de Dieu. Pour ce qui est de la renonciation d’un Evêque de sa charge pastorale, deux cas sont prévus à ce propos. L’Evêque présenter sa renonciation selon les situations suivantes :
Canon 401 :
- Quand il a atteint 75 ans, l’âge canonique. Bien entendu, nous savons qu’il n’en est pas le cas pour Monseigneur Fidèle NSIELELE, par ce qu’il est né le 21 juillet 1950.
- Soit pour la raison de santé ou pour une autre cause grave qui l’empêche de remplir assidûment son travail, étant le premier Berger de son Diocèse. Nous y voilà ! C’est-à-dire que sa renonciation n’est pas un effet « people » pouvant agrémenter des polémiques populaires. L’Eglise sert d’écrin pour le salut des âmes et son pasteur sert d’crinier.
- Pourquoi le Pape François a nommé un Administrateur ?
Le Fait que le Pape nomme un Administrateur apostolique en lieu et place de laisser libre-cours au collège des consulteurs diocésains de choisir un Administrateur diocésain, fait comprendre que l’Évêque démissionnaire a laissé son diocèse dans une situation compliquée !

Tout compte fait, terminons en soulignant que ce n’est pas sous la coupe de la contrainte des hommes qu’il a renoncé à sa charge pastorale, mais c’est au regard de son état de santé physique. Il n’a pas voulu rester prisonnier d’une charge qu’il ne pourrait plus exercer avec quiétude. Nous devons plutôt admirer sa bravoure et son sens paternel pour son diocèse.
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