
Répondant au micro du Journal de Kisantu, sur les derniers épisodes de la crise politique qui prévaut dans le Kongo Central, quant à la compréhension de la demande de démission adressée à Son Excellence le Gouverneur de Province du Kongo Central, Monsieur Atou Matubuana Nkuluki par le Procureur Général près la haute cour constitutionnelle, politiciens et acteurs de la société civile se livrent au journal de Kisantu, parfois dans une contradiction élégante.
Le devenir de leur Province et de plus de 5.545.000 personnes qui y vivent semble être leur crédo à tous. Car en effet, une population jeune à 53%, avec un indice de pauvreté de 57%, c’est-à-dire, plus de 3 Millions de citoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté dans la province.
S’il faut trouver un symbolique, ce serait celui du levé de Jésus sur la Croix, sous les regards mélancoliques de sa Mère et de ses fidèles disciples, Roger Matondo, Emmanuel Mputu et Willy Bimponda tentent d’arracher les clous méthodiquement sans causer plus de peines.
« La vie continue, j’aimerai encore voir Son Excellence le Gouverneur Atou Matubuana à l’Assemblée Nationale ou Provinciale en train de redorer l’image de notre chère Province, que de demeurer dans ces futilités … », déclare Emmanuel Mputu, un acteur de développement du Kongo Central, œuvrant dans le territoire de Kasangulu.
Pour Willy Bimponda, la Loi a parlé, il faut l’appliquer
Le Président de la notabilité Yula Sinda de la Lukaya, Willy Bimponda soutient que juridiquement les carottes sont cuites et seule une décision politique sauvera la province.

« Les Arrêts de la cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoires » rappelle Monsieur Willy Bimponda, citant l’Article 168 de la constitution. A lui de poursuivre : « l’Arrêt 1171 de la cour constitutionnelle est claire, il est dit que le Gouverneur devrait cesser d’exercer et présenter sa démission. L’erreur incombe au Gouverneur parce qu’il n’avait pas attaqué la décision de sa déchéance par l’Assemblée Provinciale. Cependant à ce jour, il n’y a pas encore une exécution de ladite décision, donc le Gouverneur reste en place. Quitte aux juridictions de la justice et aux politiques de faire valoir l’Arrêt d’interprétation de la cour constitutionnelle ».
L’honorable Roger Matondo, député national de la circonscription de Mbanza-Ngungu trouve que la légitimité du Gouverneur reste intacte. Le 25 août 2019 au 10 août 2020, la crise d’immoralité aura totalisé une année entière. Les politiques ferment les yeux, la justice est induit en erreur, selon le Gouverneur de province qui réagit à la correspondance du Procureur Général près la cour constitutionnelle laquelle l’a instruit de démissionner à la suite de l’Arrêt d’interprétation 1171 de la haute Cour constitutionnelle.
Une guerre des juridictions
Dans sa réponse à la cour constitutionnelle, le Gouverneur Atou Matubuana a avancé que le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle a été induit en erreur par le Président de l’Assemblée Provincile du Kongo Central. Il trouve les moyens sur le jugement de la cour de cassation déclarant nul et instruisant la destruction pure et simple des Procès-Verbaux statuant sur sa déchéance à la suite d’une motion de défiance débattue lors de la plénière de l’Assemblée Provinciale clôturée à l’Hôtel Bilolo

L’Honnorabl
Kinshasa est coupable de passivité
Emmanuel Mputu pense que c’est le manque d’une décision politique désignant un intérimaire à la tête de l’Exécutif Provincial qui maintient encore le Gouverneur Atou Matubuana au pouvoir. « Il ne peut quitter le pouvoir aussi longtemps que son intérimaire n’est pas encore désigné. Même si, aujourd’hui, il présentait sa démission, il ne quittera pas aussitôt ses fonctions, il doit expédier les affaires courantes jusqu’à la désignation d’un intérimaire. C’est ce qui est légal ».
Un autre son de cloche vient de l’honorable Roger Matondo, qui d’une part, situe le début de la crise au Kongo Central en décembre 2019 à la suite de l’incapacité du bureau de l’Assemblée Provinciale à tenir la plénière sur la motion de défiance du Gouverneur de province. « Ce que d’aucun appelle la crise du Kongo Central est née le 4 décembre 2019. Compte tenu de toute la situation qui a prévalue à l’Assemblée Provinciale, un groupe de 25 députés s’étaient soustraits pour aller décider de la déchéance du Gouverneur de Province à l’Hotel Bilolo sans en informer tous les autres députés. Et, la suite va devoir donner raison à ceux qui trouvent qu’il y a eu irrégularité dans la tenue même de cette plénière et dans la rédaction de l’ensemble des procès-verbaux ».
A l’Honorable Roger Matondo d’insister que « le Tribunal de Matadi avait, dans cette affaire, rendu son jugement le 30 mai 2020, déclarant faux les Procès-Verbaux de l’Assemblée Provinciale du 4 décembre 2019, relatifs à la déchéance du Gouverneur de Province et par voie de conséquence, avait ordonné leur destruction d’une part ; et d’autre part, l’Arrêt irrévocable, exécutoire et opposable à tous de la Cour de Cassation a ordonné la destruction desdits Procès-Verbaux de l’Assemblée Provinciale suivant la requête du Docteur Pierre-Anatole Matusila ».
Il faudra retenir qu’au courant de la semaine de la destruction des Procès-Verbaux de déchéance du Gouverneur de Province, sur instruction de la cour de cassation, le Procureur Général près la cour constitutionnelle avait notifié « le Gouverneur déchu » pour déposer sa démission, eu égard, à l’Arret 1171 de la cour constitutionnelle. Au lendemain, le 14 juillet 2020 le Gouverneur Atou Matubuana Nkuluki répondait au Procureur Général près la cour constitutionnelle en relevant que ce dernier avait été induit en erreur par acharnement du Président de l’Assemblée Nationale. Le Procureur Général près la cour constitutionnelle s’est-il trompé ? Les avis sont partagés.
Faire confiance aux juristes
« On n’apprend pas à un singe à grimper un arbre, ni à un poisson à nager dans le fleuve. Le Président et le Procureur près la cour constitutionnelle sont des experts en droit. La Cour constitutionnelle est la plus haute instance de justice, elle garantit la constitution, elle est la seule instance qui peut juger le Président de la république. Si aujourd’hui on remet en cause les arrêts de la cour constitutionnelle qui sont imposables à tous et irrévocables que deviennent la loi fondamentale (constitution) et la République ? » s’interroge Emmanuel Mputu.

Willy Bimponda lui s’inquiète : « Il est du droit du Gouverneur de répondre à l’instruction du Procureur Général près la cour constitutionnelle ; mais l’interprétation des Arrêts de la cour constitutionnelle ne font point l’objet de réponse juridiquement. Si jamais la cour répondait au recours d’interprétation du Gouverneur, le corps de la Cour constitutionnelle va violer la constitution. Nous avons des juristes de part et d’autre et s’il y a eu erreur ils doivent assumer. Mais je ne trouve pas qu’une erreur sera corrigée, peut-être par une décision politique, mais pour une décision juridique, je pense que c’est déjà fini ».
Quand une visite galante tourne mal
Rappelons qu’un certain dimanche 25 août 2019 la résidence officielle du Gouverneur de province, avait ouvert ses portes à Son Excellence le Vice-Gouverneur, Monsieur Justin LUEMBA pour une visite de courtoisie auprès de l’Assistante du Gouverneur, la nommée Mama Mimi. Visite qui s’achèvera par une scène ignominieuse de sexe, d’accusation au viol et de production pornographique aussitôt logée sur la toile. Les services de sécurités arrivèrent sur le lieu des faits, sans déontologie ni pudeur, et établirent la flagrance. Et là, le Vice-Gouverneur accable son titulaire, le Gouverneur Atou Matubuana Nkuluki, qu’il pointe de l’avoir piégé dans un règlement de compte.
Depuis, les projecteurs sont braqués sur l’exécutif provincial, la justice s’en mêle, l’Assemblée Provinciale saisit les instances nationales. Ainsi, vont naître les guerres d’influence, de positionnement politique et la crise institutionnelle entre l’exécutif provincial et l’Assemblée Provinciale, où un clivage règne entre les élus du peuple. Les uns rangés derrière le Gouverneur de province et d’autres rangés avec l’honorable Président de l’Assemblée Provinciale, le Docteur Pierre-Anatole MATUSILA. Ce dernier est accusé d’avoir exposé l’exécutif provincial, à travers sa lettre circonstancielle adressée au pouvoir central de Kinshasa au surlendemain du sex tape.
Suivez dans ce documentaire sonore l’intégralité des propos de Roger Matondo, Emmanuel Mputu et Willy Bimponda.
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