
Les tracasseries policières au niveau des barrières érigées à cause de la pandémie de la covid-19 rendent difficile la circulation des marchandises entre le Kongo central et la capitale Kinshasa. Cette situation entraîne pour les maraîchères de Mbanza Ngungu une baisse des prix de vente de leurs produits périssables comme les tomates et autres légumes.
À en croire les chauffeurs des denrées périssables, le transport des marchandises est devenu un casse-tête. Les tracasseries policières se sont accentuées notamment entre Kasangulu et le marché Somba Zigida de Kinshasa.
Des barrières transformées en postes de rançonnement
Les barrières mises en place à la suite de l’annonce de la covid-19 pour servir de « check point » et contrôler les entrées et sorties de Kinshasa sont devenues, pour certains membres des forces de l’ordre peu scrupuleux, une opportunité de rançonnement des commerçants, passagers et transporteurs.
« Des voitures appelées ketch, offertes par les autorités aux policiers, nous barrent la route pour nous exiger des sommes inutiles. Chaque client paie au moins 1000FC et tout chauffeur au moins 3000FC », affirme un chauffeur contacté par le Journal de Kisantu.
Les maraîchères de Mbanza Ngungu paient le prix fort
En amont, cette situation entraîne des conséquences pour les maraîchères de Mbanza Ngungu. Celles du village Langa se plaignent de la situation actuelle.
« Une caisse des tomates qui se négociait à trente mille francs congolais, se vend désormais entre vingt-cinq et vingt-trois mille francs congolais selon le client », nous renseigne une cultivatrice. « Pour les légumes, les prix se sont maintenus mais, on ne les achète plus comme avant. À cause des tracasseries, ils s’abîment et sont parfois jetés en cours de route ou vendus à perte à Kinshasa », poursuit-elle.

Les maraîchères demeurent le maillon le plus faible de la chaîne du commerce
La crainte de ne pas faire des gains pousse les clients à négocier à la baisse l’achat des marchandises auprès des productrices.
Il faut dire que la relation vendeur-acheteur à Mbanza Ngungu, selon la tradition kongo, privilégie le maintien des relations interindividuelles plutôt que la recherche absolue du bénéfice. Dans ce contexte, ce sont les cultivatrices de Mbanza Ngungu qui paient le prix fort de la pandémie actuelle.
Avec plus de 280 cas confirmés de coronavirus, le Kongo central est la deuxième province de la RDC, la plus touchée par la maladie, dans un pays qui en compte aujourd’hui plus de 7432.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.